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Thiers-Sur-Thève-AVENIR
10 avril 2020

Quel monde pour demain ?

SCENARIO NUMÉRO 1 : LA DYSTOPIE
Il paraît qu’avant 2020 les citoyens n’avaient pas besoin d’autorisation pour sortir de chez eux et que le Ministère des Libertés ne géolocalisait pas tous les déplacements ! Ma grand-mère m’a même dit que les gens se serraient la main pour se dire bonjour ! Mais elle doit radoter, les humains n’auraient jamais pu survivre 300 000 ans !
 
Moi, j’ai entendu dire qu’avant 2020 les gens travaillaient dans des salles communes appelées des plateaux agiles ! C’est n’importe quoi ! Tu imagines la transmission des virus dans ce genre d’environnement ? Mon beau-frère qui travaille au Ministère des Inepties m’a certifié que c’était impossible sinon la population aurait drastiquement chuté.
Bon, il faut que je te laisse, j’ai une réunion holographique dans 1 heure et avant il faut que je décontamine mon clavier et que je renouvelle mon gel hydroalcoolique, j’en ai pris un senteur chèvrefeuille pour changer.
 
SCENARIO NUMÉRO 2 : GAÏA
De toutes les espèces que j’ai vues naître, les humains sont vraiment les plus suicidaires et les plus inconscients. Ils s’imaginaient vraiment que j’allais les laisser grignoter mes espaces sauvages sans réagir ? Ce n’était pourtant pas faute d’avoir déjà déclenché quelques épidémies. Eh bien non ! Il a fallu que je les mette en contact avec un coronavirus hébergé par des chauves-souris cavernicoles pour qu’ils mettent un frein à leur expansion et à leur frénésie de voyages. Un bon avertissement de temps en temps ça les rappelle à la raison ! 
 
Ce qui m’inquiète c’est qu’ils ont quand même la mémoire courte ! J’avais pourtant déjà généré une pandémie en 1918. De tout façon, s’ils continuent de la sorte, ils finiront par faire fondre le permafrost et réactiver les virus jusque-là congelés que j’avais dû créer pour venir à bout des dinosaures. Il faut bien que je me défende non ?
 
 SCENARIO NUMÉRO 3 : LE FATALISME 
Ce n’est pas la première pandémie que le monde connaît, il y a déjà eu :
La peste d’Athènes ;
La peste Antonine ;
La peste de Justinien ;
La lèpre ;
La peste noire ;
La peste bubonique ;
La variole ;
Le choléra ;
La grippe espagnole ;
La grippe asiatique ;
Le SIDA ;
Et j’en oublie.
 
À chaque fois l’humanité s’en est sortie, il n’y a pas de raison qu’elle n’en réchappe pas encore une fois.
Certes, mais c’est quand même dommage de faire partie des victimes surtout que certaines pandémies ont tout de même décimé jusqu’à 50% de la population
Alors, la peste ou le choléra ?

SCENARIO NUMÉRO 4 : L’ÉCONOMIE VA REPARTIR
Ce qu’il nous faudrait, c’est une bonne petite pandémie, pas une grande, seulement une petite ! Comme ça, après, ça repartira comme en 40 ; enfin plutôt comme en 45, voire comme en 50 parce que le rationnement a duré encore un peu quand même !
Les gens vont se remettre à consommer avec frénésie puisqu’ils n’auront pas pu le faire pendant le confinement. Ça, ce serait bon pour l’économie ! Il y aura sûrement des affaires à faire. Bon évidemment, certaines entreprises auront disparu mais c’est la loi du marché non ? 
C’est bête, en étant plus à l’écoute du marché j’aurais pu investir dans les boîtes qui fabriquent du gel hydroalcoolique…
Reste une inquiétude, quand est-ce que ça va repartir ? et quelles entreprises seront encore debout ?

SCENARIO NUMÉRO 5 : L’INACTION OU L’IMMUNITÉ COLLECTIVE
Il y en a qui ont essayé comme le Royaume-Uni !
D’autres comptent encore dessus comme les Pays-Bas et la Suède.
Le principe est simple : À partir du moment ou une population est immunisé naturellement à hauteur d’au moins 75 %, la maladie ne progresse plus.
 
Seulement, il faut accepter qu’auparavant une bonne partie de la population soit sacrifiée ; environ 0,4 % pour le Covid-19, soit 250 000 personnes pour une population de 65 millions. (Estimation de l’Imperial College de Londres pour le Royaume-Uni). Il faut aussi bien sûr que le système de santé soit en capacité de traiter autant de cas en si peu de temps.
En résumant : ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.  
 
SCENARIO NUMÉRO 6 : C’EST LA FAUTE DE L’OLYMPE
Hermès : « Eh, Zeus, tu as vu ce qui se passe sur Terre ?
Zeus : « Arès ? C’est encore toi ? »
Arès : « Eh non, je n’ai même pas eu le temps de déclencher une petite guerre de régulation de la population ! »
Zeus : « Alors quoi ? Que s’est-il encore passé ? »
Hermès : « Il y a une nouvelle pandémie ! Un humain a mangé un pangolin qui avait mangé une chauve-souris, il a contaminé son gendre qui est marchand itinérant et dont le frère qui est sportif participe à des compétitions nationales. Et manque de chance, c’est tombé en plein marathon international. »
 
Zeus : « Artémis, qu’est-ce que tu as fichu ? Je t’avais pourtant chargée de réguler la chasse non ? »
Artémis : « Ce n’est pas moi c’est Déméter, elle a autorisé les humains à défricher un peu trop ! »
Déméter : « Oui eh bien si toi Artémis tu ne les autorisais pas à manger des animaux exotiques, ça n’arriverait pas ! » Zeus : « Ça suffit vous deux ! Hermès, préviens Hadès qu’il va avoir un afflux de clients ! Dis aussi à Poséidon qu’il interdise aux humains de manger les poissons des profondeurs ! Ah, et demande à Héphaïstos une petite éruption pour purifier l’air ! »  

LA RÉALITÉ
Jean Delumeau a détaillé dans son livre « la peur en Occident » ce qui se passe lors de chaque pandémie :
https://www.arretsurimages.net/articles/peste-noiresurtout-ne-pas-interrompre-les-relationseconomiques
1. Le déni des autorités
L’État souhaite ne pas affoler la population ni interrompre l’économie du pays. Car une quarantaine entraîne des difficultés d’approvisionnement, une chute de l’activité économique, du chômage et de probables troubles à l’ordre public. En outre les autorités espèrent toujours que la contagion restera limitée et s’éteindra d’elle-même.
2. L’insouciance de la population
Tant que l’épidémie n’est pas là, pas visible, la population elle non plus ne veut pas y croire.
Lors de l’épidémie choléra en 1832, à Paris, le jour de la mi-carême, « Le Moniteur » annonçait le début de l’épidémie. Mais le peuple refusa de croire ce journal trop officiel. Heinrich Heine alors chroniqueur à Paris raconte : « Comme c’était le jour de la mi-carême, qu’il faisait beau soleil et un temps charmant, les Parisiens se trémoussaient avec d’autant plus de jovialité sur les boulevards […]. Le soir du même jour, les bals publics furent plus fréquentés que jamais. »
3. La peur et l’exode
Lorsque l’épidémie devient une évidence, chacun cherche alors à la fuir. Surtout les citadins, les plus aisés en premier, qui cherchent à gagner la campagne.
Lors de la Peste de 1650 un médecin de Malaga écrivait : « La contagion devint si furieuse que… les hommes se mirent à fuir comme des bêtes fauves dans les campagnes ; mais, dans les villages, on recevait les fuyards à coups de mousquets ».
 En 1665 la moitié de la population de Londres chercha à fuir la capitale anglaise 
 
4. Les débuts du confinement La quarantaine finit par être décrétée et les villes confinées. Une autre façon de vivre s’installe sans communication avec l’extérieur. Au besoin, la troupe veille à empêcher toute velléité de s’échapper.
Les chroniques de l’époque parlant de la peste remarquent : « l’arrêt du commerce et de l’artisanat, la fermeture des magasins, voire des églises, l’arrêt de tout divertissement, le vide des rues et des places, le silence des clochers. »
5. Le « périmètre sanitaire »
On évite les autres autant que faire se peut en vivant confiné chez soi coupé du reste du monde. 
À Marseille, en 1720 : « … Silence général des cloches…, calme lugubre…, au lieu qu’autrefois on entendait de fort loin un certain murmure ou un bruit confus qui frappait agréablement les sens et qui réjouissait…, il ne s’élève pas plus de fumée des cheminées sur les toits des maisons que s’il n’y avait de personne. »
6. La peur des malades
On cherche à tout prix à éviter les malades. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de pestiférés.
7. L’abandon des rituels funéraires
La mort est habituellement entourée par tout un rituel. Cependant, par temps d’épidémie, on réduit au minimum minimorum le cérémonial.
8. Les héros et les autres
Certains prennent peur et dénoncent leur voisin et d’autres se dévouent corps et âme pour soigner les malades
 9. La recherche de responsables
Il doit bien y avoir un coupable. Il faudra qu’il paie : « Si choquée fût-elle, une population frappée par la peste cherchait à s’expliquer l’attaque dont elle était victime. Trouver les causes d’un mal, c’est recréer un cadre sécurisant, reconstituer une cohérence de laquelle sortira logiquement l’indication des remèdes. » 

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